vendredi 24 avril 2020

Le programme « Approche communale pour le marché agricole au Bénin – phase 2» (ACMA2)


CONTEXTE
Malgré les efforts de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour la création d’un marché unique, les acteurs économiques béninois, producteurs/trices, transformateurs/trices et commerçants/tes, se heurtent dans la pratique à de nombreux obstacles : la complexité et les coûts des procédures formelles, les tracasseries routières, etc. En conséquence, le commerce transfrontalier est surtout informel. Pour y pallier, un dispositif facilitateur efficace a été mis en place au cours des quatre années (2013 – 2017) de mise en œuvre de la première phase du Programme Approche Communal pour le Marché Agricole du Bénin pour promouvoir les échanges commerciaux au Bénin et entre le Bénin et le Nigeria. Entre autres résultats obtenus on note : l’accroissement des échanges commerciaux d’une valeur de plus de six milliard (6.000.000.000) de francs CFA, la construction de treize grosses infrastructures pour faciliter le commerce des produits vivriers, l’organisation des acteurs économiques en 41 pôles d’entreprise agricoles (PEA) et la création de trois cadres de concertation intercommunaux (CCIC) pour l’amélioration du climat des affaires.
Le programme « Approche communale pour le marché agricole au Bénin – phase 2 » ACMA2 veut consolider les acquis de la phase I et relever le défi majeur d’augmentation de l’offre de produits agricoles en quantité et en qualité pour mieux valoriser les infrastructures construites et répondre aux nombreuses opportunités des marchés locaux et sous – régionaux notamment le marché nigérian. Ceci à travers des actions ciblées sur tous les maillons des chaînes de valeurs des produits. Ainsi, le programme ACMA2 se focalise sur la Production, Transformation et le Marché.

LE PROGRAMME ACMA2
Le programme « Approche communale pour le marché agricole au Bénin – phase 2 » (ACMA2) est un projet de 4 ans financé par l’Ambassade du Royaume des Pays-Bas près le Bénin (2017-2021), il dispose d’un budget global de 17,5 millions d’euros soit 11.474.279.000 de FCFA. Le programme est mis en œuvre par le Centre International pour le Développement des Engrais (IFDC) en consortium avec CARE International Bénin/Togo et l’Institut Royal des Tropiques (KIT) des Pays Bas. Le programme ACMA2 vise à contribuer à l’amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations rurales au Bénin. L’objectif global est d’accroître les revenus agricoles des acteurs économiques à la base. Ceci à travers trois objectifs spécifiques à savoir : (i) Accroître les échanges commerciaux des produits agricoles par les producteurs et transformateurs organisés ; (ii) Améliorer la productivité agricole des producteurs et transformateurs ; (iii) Réduire les barrières aux échanges commerciaux des produits agricoles à l’intérieur du Bénin et avec les pays limitrophes, notamment le Nigéria.
Les groupes cibles sont les producteurs/trices, transformateurs/trices, commerçant(e)s notamment les jeunes (18 à 35 ans) et les femmes dans 28 communes de quatre départements du Bénin : l’Ouémé, le Plateau, le Zou et les Collines. Les produits prioritaires sur lesquels travaille le programme ACMA2 sont : l’huile de palme, la noix palmiste, le maïs, le soja, l’arachide, le piment, le manioc et ses dérivés (gari, tapioca, lafun, cossettes), et le poisson (frais et fumé).

STRATEGIE DE MISE EN ŒUVRE
Pour assurer une approche cohérente et holistique, la stratégie de mise en œuvre du Programme ACMA2 repose sur cinq domaines d’activités intégrés que sont :
Accès aux intrants et Innovations agricoles :
·         Appuyer l’organisation de l’approvisionnement en intrants de qualité par les producteurs ;
·         Faciliter l’accès à l’information et les échanges sur les aspects technico-économiques des pratiques agricoles innovantes pour une large diffusion et utilisation ;
·         Accompagner les acteurs des PEA dans la maîtrise des coûts de production et de revient, élément déterminant de compétitivité des produits.
Accès aux marchés et professionnalisation :
·         Appuyer la mobilisation et la gestion de l’offre de produits compétitifs (volume, qualité et calibrage)
·         Faciliter la diversification et la formalisation des relations commerciales
·         Faciliter la logistique du transport pour la commercialisation
Accès au financement agricole :
·         Faciliter la mise en place des crédits intrants-commercialisation, des crédits warrantage et des crédits de fonds de roulement
·         Informer et former les acteurs économiques et leurs organisations à l’épargne, la gestion des crédits et à l’élaboration des plans d’affaires bancables.
·         Faciliter en collaboration avec des institutions financières, des banques et des opérateurs GSM l’introduction des produits financiers innovants basés sur les NTIC agriculture.
NTIC pour agriculture
·         Renforcer les systèmes d'information de marché avec des échanges de données clés et relier les acheteurs, les vendeurs et les transporteurs (MIS);
·         Fournir un canal de distribution de formation et de partage d'information sur des sujets techniques ;
·         Faciliter l'accès au financement ;
·         Développer et mettre en œuvre un volet NTIC avec les jeunes. 
Concertations publics privées
·         Appuyer la mise en place et l’autonomisation des cadres de concertation
·         Faciliter le plaidoyer pour l’amélioration du climat des affaires local
·         Faciliter le financement et la gestion public-privé des infrastructures marchandes

LES AMBITIONS DU PROGRAMME ACMA2
·         60 PEA construits et appuyés dans les quatre départements ciblés ; 
·         70.000 acteurs économiques impliqués (H/F & J), à travers les PEA appuyés ;
·         Au moins 500 organisations d’acteurs économiques appuyées à travers les PEA ;
·         Accroissement de 20% des revenus des acteurs des PEA appuyés par le programme ;
·         Amélioration des rendements des produits agricoles ciblés au niveau de 10.000 ménages ;
·         Des CCC/CCIC travaillent dans les 4 départements pour faciliter l’environnement des affaires et favoriser des échanges commerciaux avec le Nigéria et au Bénin ;
·         35.000 producteurs agricoles (H/F & J) appliquent des pratiques agricoles améliorées ;
·         Au moins 8 milliards de francs CFA de coût de produits agricoles sont engrangés ;
·         Au moins 20.000 tonnes des produits agricoles commercialisés ;
·         Accroissement de 30% du volume de produits agricoles commercialisés ;
·         35.000 acteurs économiques (H/F & J) par filière participent à l’achat collectif d’intrants agricoles de qualité ;
·         200 contrats formels sont conclus et respectés par filière entre organisations de producteurs/ transformateurs (H/F & mixtes) et commerçants ;
·         Au moins 10 infrastructures marchandes érigées dans les communes ont une gestion rentable ;
·         Au moins 15 organisation s d’acteurs économiques (organisations H/F & mixtes) chargées de la mise en marché collective (IEM) appliquent les outils de bonne gouvernance ;
·         Au moins 1 milliard 600 millions de francs CFA de crédit octroyés aux acteurs PEA.

Des mini ventes groupées pour s’adapter aux contingences du covid19 : les acteurs agricoles appuyés par ACMA2 mettent en œuvre les mesures d’hygiènes

Bassine et paniers 
de piments Sunny
Sacs de piments constitués 
par les acheteurs après 
une transaction
Le Piment Sunny, piment long rouge a de beaux jours à Adjohoun, une commune du département de l’Ouémé. Il faut noter que ce, promu par le Programme ACMA2 et Africa Green une de ses organisations partenaires, a résisté à la sécheresse dans la vallée de l’Ouémé contrairement au piment rond, appelé Gbatakin en langue Goun, normalement cultivé dans la zone. Dans le respect strict des mesures barrières au covid19, les producteurs mettent ensembles leurs productions pour aller à la conquête du maché. Mais cette fois-ci c’est à travers de petites rencontres de vente groupées. Les séances de vente groupée et de sensibilisation au covid19 se succèdent mais ne se ressembles pas. 
Deuxième séance de vente groupée du Piment Sunny à Adjohoun. 169 paniers de 12 Kg vendus à raison de 5000F le panier. Soit 845.000F de chiffre d'affaire.  Cette séance de vente vient après une première au cours de laquelle 112 paniers ont été vendus pour un montant de 560.000F. Soit un chiffre d'affaire de 1.405.000F pour les deux ventes. Inspirés par ces initiatives de vente et leur adaptation au Covid 19, 15 producteurs dont 5 femmes ont organisé une séance de vente groupée du piment sunny toujours à Adjohoun. A cette occasion 100 paniers de Sunny ont été vendus à 600.000F et 20 paniers de Piment rond gbatakin à 180.000F. Soit un chiffre d'affaire de 720.000F.
A leur suite, 10 producteurs dont 5 femmes membres du PEA piment Adjohoun se sont également associés pour livrer à des commerçantes des communes d’Adjarra et de Dassa, 51 paniers de piment sunny à 6500f le panier soit 331 500 f et 12 paniers de piment rond gbatakin au prix unitaire de 9 000f soit 108 000f. A travers Ces petites séances successives de vente groupées ont facilité la vente de 432 paniers de piments sunny et 32 paniers de piments ronds appelé gbatakin pour un chiffre d’affaire globale de 2 624 500 FCFA pour 69 acteurs agricoles dont 28 femmes.

https://ifdc.org/2020/04/27/ifdc-benin-adapts-to-covid-19-restrictions/

IFDC BENIN S’adapte au Covid 19: Evaluation du prix de revient des produits warrantés par les acteurs PEA en petits groupes


Le programme ACMA2 mis en œuvre par IFDC en consortium avec Care Internationale Bénin Togo et KIT adapte ces activités à la contingence de la pandémie du COVID 19 avec une prise en compte stricte des mesures barrières imposées par le gouvernement du Bénin.
Lavage systématique et régulier des mains à l’eau et au savon

Les rencontres d’échanges et d’évaluation du prix, souvent organisées par le Programme ACMA2 au cours des campagnes de warrantage, visent à accompagner les acteurs économiques agricoles dans le suivi de l’évolution des prix sur le marché, la fixation des prix de vente, l’analyse des opportunités de marché et la prise de décision de vente.  En vue de s’adapter aux contingences imposées par la Covid19, cette activité est passé de grands ateliers réunissant toutes les communes engagées à de mini ateliers d’à peine 10 participants. A Kétou, Ifangni, Djidja, Ouinhi, zakpota, Zogbododomey, Savè, Dassa bref dans les quatre départements d’intervention du Programme, Ouémé, plateau, Zou, Collines, ont été organisé ces mini ateliers sur le suivi des prix des produits mis en warrantage. Toutes ces sessions ont démarré par des séances de sensibilisation sur la COVID19 et sur les mesures barrières à respecter pour l’éviter. Le lavage systématique et régulier des mains, le respect d’une distance d’au moins un mètre entre participants et l'usage des caches nez ont été imposés au cours de ces mini ateliers. Alima, une participante de savè, confie : « avant cette rencontre je banalisais le mal. Mais avec toutes les explications reçues maintenant, j’ai compris que corona existe vraiment et qu’il faut se préserver et préserver les autres. Je vais sensibiliser les miens aux respects de ces règles. ».

Kétou : respect de la distanciation d’au moins un mètre
entre personnes au cours d’un mini atelier de suivi de prix 
Pour ce qui est du suivi de prix et de l'aide à la prise de décision à proprement parlé, au cours de ces mini ateliers, les acteurs économiques agricoles, acteurs des PEA Soja et maïs ont travaillé à l’aide de différents outils sur l’évaluation du prix de revient des produits warrantés à fin avril et pour les deux prochains mois afin d’en tenir compte pour faire un bon suivi du marché. Une participante a déclaré.
« Heureusement que nous avions eu cette assise. Nous allons suivre les prix et vendrons aussitôt que nous pouvons réaliser une petite marge bénéficiaire. Nous avons enfin compris, qu’il faut prendre à temps les décisions de vente. Ça évite les pertes ». Satisfaits et prêts à explorer les marchés pour le déstockage et la vente des produits, les participants aux différents mini-ateliers ont pris l'engagement de suivre convenablement le marché et de prendre la décision à temps pour la vente.
https://ifdc.org/2020/04/27/ifdc-benin-adapts-to-covid-19-restrictions/

jeudi 26 mars 2020

J’ai changé, je suis devenue beaucoup plus rigoureuse, accueillante, et respectueuse des règles d’hygiène…mon chiffre d’affaire a augmenté


Nanako Kawitouwan transformatrice de piment
NANNAKO Kawitouwan est une jeune femme originaire de Kpakpada Agbakosaré dans la commune de Dassa. Instruite, elle a quand même délibérément choisi reproduire le modèle de sa mère pour sa vocation professionnelle. En effet, elle a hérité de l'activité de production et de commercialisation du piment qu’exerçait sa mère, et y a ajouté le volet transformation. NANNAKO Kawitouwan achète du piment long sec qu’elle fait moudre soit nature soit en y ajoutant d’autres ingrédients pour obtenir une saveur plus exotique et épicée. Pour cela, Nannako accorde une valeur particulière à l’utilisation des ingrédients naturels : menu fretins, poivre, gingembre, ail, etc. qu’elle ajoute au piment avant de le conditionner pour la commercialisation. Cette innovation dans son activité lui a permis de bénéficier des différents appuis du programme ACMA2. Nannako Kawitouwan confie« J'ai bénéficié, avec d’autres femmes, de formations en entrepreneuriat agricole, en techniques de recherche de nouveaux marchés, négociation commerciale et en élaboration de plan d’affaire. Ça nous a aidé à organiser des séances d’échange sur les liens d’affaire des acteurs du PEA piment Dassa. La formation sur l’éducation financière m’a vraiment ouvert les yeux ». 
L’une des choses les plus remarquables chez cette transformatrice c’est l’ardeur qu’elle met dans la tenue de séances de restitution aux autres acteurs, des notions acquises au cours de ces formations. « Nous avons également été appuyé dans la mise en place des outils de gestion tels que le cahier de caisse, le cahier de stock, le cahier de compte client et le cahier de visite » a ajouté Kawitouwan.
C’est donc un pas significatif vers le changement de comportement. « Mon cas est un exemple palpable. Je fonctionnais autrefois sans calcul, ni planification, mais avec l’appui de ACMA2, j’ai appris à mieux organiser mon activité, mes finances, mes investissements. C’est un plus pour moi en termes de gestion. Aujourd’hui, je suis en mesure de savoir si mon activité est rentable ou pas » a déclaré Kawitouwan, avouant que le programme ACMA2 l’inspire énormément. Elle affirme être de plus en plus structurée et plus confiante. Nannako Kawitouwan est aujourd’hui la présidente d’une coopérative de transformatrices de piment dénommée "Sheunkan" mis en place avec d’autres femmes du même secteur d’activité. « "Sheunkan signifie, fait quelques choses, travail, c’est une façon d’inviter les femmes à se mettre au travail sans attendre que ce soit leur mari qui les prenne en charge » a-t-elle affirmé précisant que grâce à l’intervention du programme ACMA2, les acteurs se sont désormais organisés en filière pour mieux se connaître et faire évoluer leurs affaires. 
Le piment moulu, epicé et bien conditionné par Nanako Kawitou
« Je peux vous confier que je suis très heureuse quand je partage les acquis des formations avec mes pairs. C’est ma façon d’encourager l’esprit entrepreneurial chez les plus jeunes, l’auto-emploi est physiquement et financièrement épanouissant, et on gagne encore mieux en collaborant les uns avec les autres. Par exemple à travers la vente groupée nous avons pu céder nos produits à des prix beaucoup plus rémunérateurs que si on y était allé individuellement. Dans l’exercice de mes activités les gens me disent que j’ai changé, je suis devenue beaucoup plus rigoureuse, accueillante, et respectueuse des règles d’hygiène. » Inviter à répondre à la question du changement remarqué dans ses revenus suites aux différents appuis obtenus du programme ACMA2, a confié que son chiffre d'affaire a pratiquement doublé: « je suis passée de 50.000Fcfa, 60.000Fcfa de vente par mois auparavant à 80.000, 90.000 voire 100.000Fcfa aujourd'hui et ceci après ma participation à la foire de l’indépendance 2019 avec l’appui de ACMA2 et où j’ai beaucoup vendu et nouer des relations d’affaires que je ne lâcherai pour rien au monde ». 

mercredi 18 mars 2020

MISE EN MARCHE COLLECTIVE DU GARI : OPTION PRISEE PAR LES ACTEURS AGRICOLES DE KETOU AU BENIN


Notre groupe se comporte désormais comme un interlocuteur unique, une seule voix pour négocier un juste prix
Dans le cadre de sa mise en œuvre, le programme Approche Communale pour le Marché Agricole (ACMA) de sa phase 1 à sa phase 2, compte parmi ses bénéficiaires des producteurs et transformateurs du manioc en gari de Kétou, une commune du Département du Plateau au Bénin. C’est leur histoire que nous voulons conter.
Marché de gari de Kétou, situé non loin du parc à maïs
«Avant nous travaillions chacun de notre côté et chacun mettait en vente son gari à sa manière ; soit à des acheteurs trouvés dans le marché ou sur place par les collecteurs, soit sur le marché régional de Ikpinlè où les acheteurs en général nigérians viennent s’approvisionner » Témoigne Pierre un transformateur de manioc en gari à Kétou, parlant de l’avant ACMA à Kétou. 
Dans le contexte d’’intervention du programme ACMA, après un diagnostic du tissu associatif en lien avec l’activité de transformation du manioc, il a été constaté qu’en dehors des acteurs producteurs et transformateurs du manioc, il y a d’autres pans d’acteurs non moins importants qui assurent tantôt le transport du manioc vers les unités de transformation, tantôt celui du gari vers les centres et marchés d’écoulement. Le diagnostic a également permis d’entrer en contact avec l’Union des producteurs Agricoles anciennement installées par le gouvernement Béninois dans la structuration de l’organisation de l’agriculture. Tous ces types d’acteurs du monde agricole ont été invités à des séances de travail, qui ont fini par donner naissance au pôle d’Entreprise Agricole (PEA) manioc. Ce pôle, a, entre autres, adopté la mise en marché collective, un mode de commercialisation des produits agricoles, qui vise à rétablir un équilibre dans les rapports commerciaux entre les producteurs et les acheteurs. Ceci a permis aux acteurs agricoles de se fédérer dans un mouvement de coopération et de se concerter pour une meilleure organisation de la chaîne de valeur.
« Le programme ACMA nous a formé sur les normes et standards, les techniques de productions de gari surtout le respect de la marche en avant et de l’hygiène la maitrise des couts de production. Nous avons compris l’importance de se mettre ensemble pour rechercher les meilleurs issus de commercialisation, au-delà des formations le programme nous a appuyé à avoir des crédits comme fonds de roulement pour financer nos activités, pour nous les femmes c’est un véritable soulagement » a confiée dame Salimenta Abèkè transformatrice de manioc à Kétou.
Globalement la qualité des produits de ces acteurs agricoles s’est améliorée, les quantités se sont également accrues. Désormais tou(te)s les entrepreneur(e)s individuel(le)s mettent leur produit aux normes et les commercialisent ensemble. Pour accompagner les acteurs économiques agricoles dans cette dynamique, les autorités communales ont fait preuve d’implication et de disponibilité. A partir de ce moment, on a assisté à une véritable transformation de ces acteurs du PEA manioc de Kétou. Ils ont décidé de rechercher des acheteurs pour leur gari en dehors du marché de Ikpinlé qu’ils ont toujours fréquenté. Ayant effectué des visites d’échanges et recherche de meilleures opportunités dans différentes régions du Bénin, ils ont fini par trouver des acheteurs en provenance de Malanville, dans le Nord du Bénin, avec lesquels ils ont développé des relations d’affaires. Ils ont déjà vendu par ce biais plusieurs dizaines de tonnes de gari. Et ils ont décidé de créer des espaces de commercialisation de leur Gari dans le marché de Kétou.
Gari produit à Kétou, en partance pour Malanville, dans le nord du Bénin
Ainsi donc les acteurs transformateurs de gari regroupés deviennent un seul interlocuteur, une voix unique pour négocier un juste prix pour leurs produits et se sortir d’un rapport de dépendance économique les règles du jeu sont dictées unilatéralement par les acheteurs. En quelque sorte, on peut ici comparer l’approche de mise en marché collective à une forme de commerce ou chacun sort gagnant.

Les retombées de la mise en marché collective sont nombreuses et bénéficient à l’ensemble des acteurs de la chaîne de valeurs. Elle présente des avantages importants tant pour les acheteurs, les transformateurs, les distributeurs et les producteurs, que pour les consommateurs : un rapport qualité/prix optimal, un accès à des volumes, des garanties et une facilité d’approvisionnement pour les acheteurs, un contrôle de la qualité et une uniformité du produit, la rationalisation des frais de mise en marché. 
« Maintenant nous nous entendons, tout le monde amène sa production sur le lieu de la mise en marché collective, nous fixons le prix de vente ensemble.Grâce à la mise en marché collective nous négocions d’égal à égal avec les acheteurs. Sincèrement nous gagnons mieux notre vie» témoigne Pierre.

Pour lire la version anglaise de cet article cliquez sur ce lien: Collective Selling: Gari Cluster in Benin Benefits from Cooperation https://ifdc.org/2019/06/15/collective-selling-gari-cluster-in-benin-benefits-from-cooperation/





jeudi 12 mars 2020

Le comité de suivi ACMA2, à la découverte des réalisations du programme dans le département des collines


Photo de famille des participants au Comité de suivi des 27 et 28 Février 2020 à Dassa, Collines, BENIN
Les 27 et 28 Février 2020 s’est tenu à Dassa dans le département des Collines, la première session 2020 du Comité de suivi du Programme « Approche Communale pour le Marché Agricole au Bénin – phase 2 » ACMA2. Financé par l’Ambassade du Royaume des Pays Bas près le Bénin, le programme ACMA2 est mis en œuvre par le Centre International pour le Développement des Engrais (IFDC) en consortium avec CARE International Bénin/Togo et de l’Institut Royal des Tropiques (KIT) des Pays Bas. Il vise l’amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations rurales dans 28 communes des départements de l’Ouémé, du Plateau du Zou et des Collines. Le comité de suivi a pour rôle de conseiller, appuyer le comité de pilotage dans la supervision du programme ACMA2, de s’assurer que l’approche et les interventions sont en phase avec les réalités nationales, communales et opportunités des marchés.
Le présent Comité de suivi a été marqué par la présentation aux membres des résultats 2019 et du Plan de travail 2020 du programme ACMA2, une visite de terrain sur quelques Infrastructures Marchandes réalisées dans le département des collines. Les recommandations des membres du Comité de Suivi au Programme ACMA2 ont été le dernier point des travaux.
La présentation des Résultats obtenus par le Programme ACMA2 en 2019 a révélé entre autres au comité qu’au cours de l’année 2019, le Programme ACMA2 a organisé plus de 3600 activités prenant en compte plus de 100 000 acteurs économiques agricoles. 16024T de produits agricoles ont été vendus par les acteurs économiques agricoles pour un chiffre d’affaire de 3 461 401 136 FCFA. L’occasion a également été saisi pour présenter quelques-unes des solutions de plateforme TIC pour l’agriculture. Le Plan de travail ACMA2 de 2020 a également permit au Comité de suivi de comprendre que le Programme veut faire de cette année celle de la mise à l’échelle de ses interventions et de la consolidation et de la pérennisation des acquis. 
Au premier jour de cette session du comité de suivi, la délégation du Comité de suivi a été conduite par le Chef du Programme ACMA2 et son équipe sur le terrain pour visiter trois des 12 infrastructures construites par le Programme ACMA2 dans le département des collines. 
A Lowo, dans la commune de Savalou, l’infrastructure visitée est un Parc à Gari doté d’un magasin de stockage de 500T, de hangar de vente et de de bureau et de salle de réunion. Coût de l’infrastructure 147 775 112 FCFA. 
Après Lowo, le comité s’est rendu au Centre de stockage et de commercialisation de Soja de Magoumi dans la commune de Glazoué. Centre doté d’un magasin de stockage de 100T, de bureau et de salle de réunion. Coût de l’infrastructure 65 701 658 FCFA. La dernière étape de la visite de terrain a été le Village de Itagui dans l’arrondissement de Kèrè dans l’arrondissement de Dassa. 


Là c’est un site aménagé pour la production de piment qui a été visité. Le site qui s’étend sur 19Ha destiné à la production est doté d’un magasin de stockage, de bureau, salle de réunion. Coût de l’infrastructure 130 356 980 FCFA

Douze 12 Infrastructures marchandes composées de magasins et d’unités de transformation sont érigées dans le département des Collines par le programme ACMA2 à raison de deux (02) par communes. Précisons que chaque infrastructure a est financé à 95% de l'Ambassade des Pays-Bas et 5% de la Commune bénéficiaire.
A la deuxième journée de travail les membres du comité de suivi ont donné leur appréciation par rapport aux infrastructures visitées et formulé leurs recommandations pour la mise en œuvre du Plan de travail 2020 du Programme. 
Juste quelques jours après ce Comité de suivi, s'est tenu à Cotonou le Comité de pilotage du Programme ACMA2. Y ont pris part l'Ambassade des Pays Bas près le Bénin et les membres du consortium de mise en œuvre du programme International Fertilizer development center (IFDC), Care International Bénin Togo, KIT. Ce comité chargé de donner les grandes orientations pour la mise en œuvre du programme s'est entre autres penchés sur les recommandations du Comité de suivi pour la mise en œuvre du plan de travail 2020 du Programme.

Lire la version anglaise de cet article via ce lien:
https://ifdc.org/2020/03/17/acma2-steering-committee-views-project-successes/